MESSAGE:Libération
18/06/2009
Par PAUL QUINIO
Double peine pour les chômeurs. La première, évidemment la plus lourde, est d’être privé de travail. La seconde, pas anodine du tout, consiste à se retrouver prisonnier, lors de ses démarches d’indemnisation et de recherche d’emploi, dans un maelström administratif trop souvent humiliant. La fusion entre l’ANPE et les Assédic, et son idée de guichet unique, était censée faciliter la vie quotidienne du chômeur. Il se produit l’inverse. La réforme est certes plus difficile qu’il n’y paraît, puisqu’il s’agit de mêler deux cultures d’entreprises très différentes. Mais elle a aussi été menée à la hussarde, et pour tout dire mal préparée, notamment le volet décisif de la formation des personnels.
Il suffit de laisser du temps à la réforme pour s’installer, disent ses partisans. Sauf qu’un chômeur, et c’est normal, est en général inquiet de connaître ses droits à indemnisation et ses chances de retrouver un travail.
«Un peu de patience, que diable !», répond le Pôle Emploi aux personnes sans emploi, chaque jour plus nombreuses. C’est indécent.
Mais une autre ombre plane sur cette fusion ANPE-Assédic : le gouvernement dans cette affaire se retrouve coincé entre sa volonté de serrer la ceinture de la fonction publique et sa promesse de créer un service public de l’emploi plus performant. D’où le procès du double discours, de la privatisation rampante, du moins-disant social. C’est là que naît le regret de n’avoir jamais vu la gauche, quand elle était au pouvoir, s’atteler à la création d’un pôle de l’emploi performant, modernisé et juste.
Par Bus de la Fraternité - Publié
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